Les coliques, c’est pas fantastique…

Quoi de plus plaisant en ce début de week-end que d’aborder un sujet sérieux par une accroche triviale ? Il en faut peu pour me divertir, je vous l’accorde. Bon, les coliques. Ou plutôt : pas bon*, les coliques ! On en entend parler, on sait tous plus ou moins de quoi il s’agit, mais ça reste un phénomène assez abstrait tant qu’on n’en est pas victime ou témoin. Rien de bien mystérieux, mais je me dis qu’un petit topo sur le sujet peut ne pas faire de mal, voire servir à d’autres jeunes parents se sentant un peu démunis.


De quoi parle t-on exactement ?

Avant toute chose, il faut noter un abus de langage : on associe populairement les coliques au diarrhées (bon appétit) mais si les deux phénomènes vont souvent de paire chez l’adulte, ils restent distincts. En gros, la colique du nourisson n’est pas une diarrhée du nourrisson. C’est grosso modo une douleur intestinale liée à l’immaturité du système digestif.

Notre wiki préféré les présente de la sorte :

Les coliques du nourrisson constituent une affection bénigne caractérisée par des douleurs violentes et soudaines qui entraînent d’intenses périodes de pleurs. […] Elles sont définies par des pleurs durant plus de 3 heures par jour, au moins trois jours par semaine pendant au moins trois semaines, chez un nourrisson indemne d’autres maladies et sans autre cause évidente aux pleurs.

Un peu plus bas, on peut également lire ce morceau choisi :

Elles apparaissent vers l’âge de 2 semaines et disparaissent spontanément vers l’âge de 3 ou 4 mois.

Vous avez bien lu. Eh oui, soyez impuissants, chers parents : votre bébé peut avoir mangé, être propre, n’avoir ni trop chaud ni trop froid, être confortablement installé dans son lit, son berceau ou vos bras, ne souffrir d’aucune maladie et pleurer des heures durant sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit. Ça peut l’empêcher de dormir (je ne vous fais pas un dessin, mais du coup : vous aussi !) et ça peut durer un bon gros trimestre. Tremblez, adultes !


Une lueur d’espoir ?

En réalité, il existe tout de même plusieurs possibilités pour essayer de soulager votre petite merveille. Le point un peu fourbe, c’est qu’aucune ne garantit de succès. Mais rien ne vous empêche de les essayer séquentiellement et de voir ce qui fonctionne pour votre enfant (eh non, nous ne sommes pas des robots donc ça reste du sur-mesure).

Voici quelques axes à explorer si vous faîtes partie des happy few concernés :

  • Les biberons anti-coliques : ils réduisent la quantité d’air absorbée lors de la tétée, ce qui a un impact direct sur le confort de digestion. Ce qui a fonctionné pour nous : les biberons Mam anti-coliques (avec le fond dévissable qui les rend de surcroît très pratiques à laver). Nous n’utilisons plus que ceux-là. Après, pas de prosélytisme : ce qui fonctionne pour notre bébé n’est pas forcément ce qui conviendra au vôtre.
  • Le massage du ventre, un grand classique plutôt efficace. Attention, toutefois : l’improvisation n’a pas forcément sa place et vous risquez de faire pire que mieux si vous ne savez pas comment vous y prendre. L’un des basiques consiste à frotter doucement (avec deux à trois doigts) le ventre du nourrisson, autour du nombril, de façon circulaire et dans le sens des aiguilles d’une montre. Le bébé peut continuer de pleurer mais c’est en persistant un peu que ça peut le soulager. Prévoir des petites sessions de 5 à 10 minutes.
  • L’homéopathie : le fenouil aurait des vertus adaptées pour soulager nos petites têtes blondes. Les produits phares sont la Calmosine et le Babyfen. C’est ce dernier qui a donné les meilleurs résutats pour nous. On donne une goutte par 500g de poids corporel (3,500Kg = 7 gouttes pour les maths sup’), juste avant le biberon, jusqu’à trois fois par jour. Ça pue un peu, soyons honnêtes, et ça semble ne pas avoir vraiment bon goût d’après les grimaces du tamagotchi, mais l’effet escompté est bien là. Rien de miraculeux mais une amélioration du confort de digestion est perceptible (même pour vos collègues qui lisent en vos cernes).
  • Le lait épaissi : évidemment, pour l’allaitement artificiel seulement… bigsmile Nous avons aussi essayé et adopté, en cumul du Babyfen pour les bib’ de la nuit. On est arrivés au stade où Mademoiselle dort 8h30 la nuit, d’une traite ! Un exploit (et un salut pour nous). Attention à ne pas trop varier les laits, il est bon de garder une certaine cohérence et un rythme de variation réduit sans quoi le bébé saura vous le faire savoir. Anecdote insolite : la première fois qu’on lui a proposé le lait épaissi, elle a tout englouti à vitesse grand V avant de pleurer et d’être inconsolable à cause d’une digestion (paradoxalement) difficile, au point qu’on s’en est voulus… mais on a réessayé en journée et ça s’est bien passé, et depuis, c’est parfait. Nous utilisons donc (dans une même marque) du lait classique le jour et du lait épaissi pour la nuit, qui tient mieux au corps.
  • Un changement d’eau minérale : nous étions partis sur de l’Evian, réputée bonne pour les bébés, mais semblait être un peu moyen. Finalement, ça se passe mieux avec de la Mont Roucous (allez comprendre…). Bon, après, ça reste de l’eau, on arrive à un niveau de détail assez important et si on se met un peu en perspective, je doute qu’en Inde, au Sénégal ou au Brésil, on se pose ce genre de questions. M’enfin. Un peu « victimes » de notre monde occidental et de sa recherche extrême de confort, on a essayé et ça semble fonctionner. Alors puisque c’est possible, on ne change pas une équipe qui gagne !
  • Certaines personnes recommandent des séances d’ostéopathie, mais là, c’est une question de sensibilité personnelle. Je ne me prononcerai pas, y ayant eu recours pour moi-même lors d’une névralgie cervico-bracchiale et assez sceptique sur les bienfaits de la manœuvre. Là encore, je pense que c’est du sur-mesure : ça marche pour certains et pas pour d’autres, avec le facteur de la compétence du praticien en prime.

Au secours : rien n’y fait !

Quoiqu’il en soit, il arrive qu’il reste des moments où les tentatives restent vaines et où le bébé est gêné, voire souffre du ventre. Le mieux est alors de faire preuve de patience, de compréhension et d’essayer d’être rassurant : à défaut de pouvoir soulager le corps, ça soulagera la tête et il y a des chances pour que le bébé somatise. Si vous perdez votre sang-froid, que vous criez ou que vous pleurez avec votre enfant car cela vous fend le cœur (oui, vous là-bas, au fond), gardez à l’esprit que le stress est très contagieux et que l’enfant le ressent assurément. C’est donc un cercle vicieux.

Là aussi, n’hésitez pas à vous faire aider, à laisser la garde à la famille ou aux bons amis, le temps de souffler et de reprendre des forces. Et n’oubliez pas : les coliques, c’est bénin. On est nombreux à être passés par là, ça ira. En ce qui concerne Louise, elle est toujours en plein dedans, mais contrairement à ce que pourrait laisser penser la petite animation ci-contre, datant d’il y a environ deux semaines, ça va beaucoup mieux maintenant. Comme quoi, c’est possible… mrgreen

Courage !

3 réflexions sur “Les coliques, c’est pas fantastique…

  1. Article très « sympa ». Vous me mettez en forme (et en condition) pour lorsque ça sera mon tour.
    Pour le moment, je préfère attendre lol … Je garde à l’esprit tout de même : Mont Roucous et lait épaissi la nuit ;)
    Merci au papa de Louise pour ses précieux conseils. De grosses bises à vous trois.

    1. L’aventure peut faire peur mais finalement, c’est moins difficile que ce à quoi on s’attend. En revanche, il y a parfois de « mauvaises » surprises comme le baby blues… D’où l’intérêt de prévenir que c’est normal ^^
      Merci pour ce commentaire !

  2. Belle expérience !
    Bons enseignements !
    J’adhère totalement à cette approche qui lie affection et réflexion
    Bisous aux amours qui réussissent à dépasser les difficultés

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