Incipit

La journée du mercredi 19 août 2015 a marqué un tournant dans notre vie de couple et de famille : c’est le jour de la naissance de notre fille ! Comme pour toutes les occasions importantes, j’ai jugé bon de tenir un petit journal de bord de la journée pour immortaliser les pensées, les joies, les craintes, l’attente, l’effort et tous les détails de cette journée unique pour nous.

Tout a commencé le soir du 18 août 2015, par une brève discussion sur le trajet gare-domicile, au cours de laquelle naît une inquiétude : la maman de Louise, en congé maternité, ne l’a pas sentie bouger de la journée, ce qui est inhabituel. uneasy


Table des matières

Chronologie : mercredi 19 août 2015

00h25 : départ aux urgences

Même en la stimulant tout au long de la soirée par le mouvement, par les bruits, par les caresses à travers le ventre, par le fait de manger un aliment chargé en sucre et de s’installer tranquillement dans le canapé, pas de nouvelle de notre Grenouille. Ça nous inquiète. Nous ne sommes vraiment pas abonnés aux urgences mais nous avons lu que nous pouvions nous inquiéter légitimement sans mouvement pendant une demi-journée. Nous y partons donc.

01h10 : échographie

Après une courte attente, une échographie a été faite. Rapidement, nous sommes rassurés : Louise va bien, elle bouge et son rythme cardiaque est normal. Nous ne la sentions plus bouger à cause d’un hydramnios (excès de liquide amniotique), ce qui atténuait les sensations. Par acquis de conscience, la future maman est placée sous monitoring afin de surveiller la qualité (fréquence, intensité, régularité) des contractions ainsi que le rythme cardiaque du bébé. Ce monitoring est plutôt long.

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02h50 : retour au bercail

Cet hydramnios pouvant être le symptôme d’une maladie contractée (B19, toxoplasmose, CMV…) et ne trouvant pas l’analyse de sérologie de confirmation pour l’immunité à la toxoplasmose (SPOILER ALERT : on ne l’avait jamais faite…), on nous invite à revenir le matin dans quelques heures afin d’effectuer un examen complémentaire via un prélèvement sanguin. Nous rentrons à la maison, à la fois rassurés sur l’objet initial de notre venue et un peu soucieux par rapport à cette nouvelle information. confused

08h00 : départ aux urgences (bis)

Nous nous préparons à repartir pour le CHIPS. La maman de Louise n’a pas fermé l’œil de la nuit à cause de nombreuses contractions plutôt intenses. Nous y arrivons vers 09h. L’examen terminé, les contractions étant toujours intenses et relativement fréquentes, nous décidons de faire un crochet aux URGO.

12h00 : première auscultation

Une nouvelle auscultation a lieu qui semble indiquer que le travail a commencé et que l’arrivée de notre petite fille est prévue pour le jour même, vraisemblablement autour de minuit ! kitten En attendant, la consigne est de marcher pendant les deux heures à venir avant de refaire un check-up. Nous en profitons pour organiser un déjeuner rapide : la future maman continue ses déambulations à pied pendant que je prends la voiture pour filer au SUBWAY le plus proche et ramener les victuailles burrito

14h00 : deuxième auscultation

L’auxiliaire de puériculture qui a ausculté la future maman nous laisse un message vocal, inquiète de ne pas nous voir revenir. En effet, les autres femmes enceintes ayant eu la même consigne sont toutes déjà revenues suite aux douleurs devenant pénibles. Nous ne sommes pas en retard mais juste à l’heure indiquée, un peu amusés et agréablement surpris de cette délicate attention.

L’examen a lieu et confirme que le travail est en cours. C’est bien une question d’heures, désormais. Il nous faut patienter qu’une salle de travail (pas de distinction avec les salles d’accouchement au CHIPS) se libère. Après une bonne heure de monitoring, on nous fait passer dans une salle temporaire pour une nouvelle bonne heure, mais avec un ballon de gym, très utile pour atténuer les douleurs. Les contractions s’amplifient et se rapprochent progressivement.

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17h20 : pose de la péridurale 💉

Nous sommes depuis un peu plus d’une heure dans la salle de travail qui est donc la salle où se déroulera l’accouchement. Je m’éclipse de la chambre car l’anesthésiste et son assistant interviennent pour poser la péridurale. Les contractions atteignent (dépassent, même, parfois) les 100% —si si, c’est possible !— et la douleur qu’elles provoquent est visible sur le visage de ma femme.

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Une fois la péridurale posée, les choses changent de façon visible wink

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Il faut s’armer de patience et laisser le travail se poursuivre. Entre temps, ma belle-sœur et son ami nous ont rejoints mais ne peuvent entrer dans le service : un seul et unique accompagnant est autorisé, dura lex sed lex, et si la sœur de ma femme insiste pour entrer, alors il faudra que ce soit elle et non moi qui assiste à l’accouchement. Exit donc cette option, dommage pour eux… uneasy Adorables, ils sont en outre venus avec des M&M’s et des boissons pour tenir la distance !

Je retourne en salle et l’attente devient un peu longue… Du coup, j’en profite pour faire une photo avec retardateur, l’une des rares où l’on me verra 📷

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Quelques semaines plus tôt, j’ai décidé de craquer pour une GoPro afin de pouvoir filmer notre Grenouille facilement. Je l’ai apportée par acquis de conscience et l’idée de filmer l’accouchement me séduit assez. Je la chausse donc sur un GorillaPod, ces petits trépieds aux jambes flexibles et très agrippantes, afin de la fixer à un élément tubulaire proche de la tête du lit. Je vérifie le cadrage afin d’être sûr que l’on ne voie que le strict nécessaire (les différentes personnes mais rien d’intime). Mention spéciale (et merci !) à ma belle-sœur et son ami qui ont pu me rapporter un câble mini-USB pour que je puisse brancher la caméra qui n’avait —hélas— plus de batterie. Ouf ! 🎥

19h30 : pause dîner pour le futur papa 🍕

Je fais des allées et venues entre la salle d’accouchement et la salle d’attente afin de grignoter des M&M’s donner des nouvelles. Le travail stagne depuis la pose de la péridurale, on se dit que ça risque de durer jusqu’au milieu de la nuit. On (pas moi) commande des pizzas pour dîner dans la salle d’attente, et ça fait du bien de se restaurer, même si on a quelques scrupules à laisser la future maman seule.

Vers la fin du repas, un SMS de ma douce et tendre arrive, me disant qu’elle allait vraisemblablement avoir besoin de moi très prochainement. J’engloutis la fin de ma dernière part de pizza, je renfile ma blouse et mes chausses et la rejoins sans attendre.

20h45 : les grandes eaux 🌊

La poche des eaux a été percée, le travail a sérieusement repris. Les choses se concrétisent. Toutefois, les URGO sont saturées ce soir et les naissances expéditives s’enchaînent, réquisitionnant l’ensemble des sages-femmes présentes. À vrai dire, le corps médical semble même organiser des rallyes avec les lits dans les couloirs et les quelques cris des futures mamans laissent prématurément place aux premiers cris de leurs progénitures respectives. En comparaison, c’est plus calme de notre côté ; par conséquent, il nous faut patienter que des sages-femmes se libèrent pour cesser de retenir la poussée qui point.

23h10 : silence, ça pousse !

Le soulagement arrive enfin pour nous (ainsi que pour l’élève infirmière qui temporisait les choses de son mieux) lorsque nous voyons débouler une sage-femme dans la pièce. Elle perle de sueur car elle court d’un accouchement à un autre ce soir. Elle nous confie même qu’elle a commencé son shift à 19h30 et qu’on est son 3ème accouchement de la soirée !

Déshydratée, elle prend tout juste le temps d’aller boire un verre d’eau et les choses sérieuses commencent. D’après son analyse de la situation, le bébé est encore un peu haut et il serait souhaitable d’attendre qu’elle descende davantage afin d’éviter à la maman de s’épuiser à l’effort. Puis, elle vit que le rythme cardiaque de la petite faiblit lors des contractions, ce qui la fait revenir sur sa décision. La poussée commence, c’est parti !

La péridurale a pour effet de bord que la future maman ressent beaucoup moins les contractions. Or, il faut détecter l’arriver d’une contraction et lui synchroniser trois poussées intenses successives. Par conséquent, ce sont plutôt la sage-femme et les auxiliaires de puériculture qui donnent le la, en se référant au monitoring (encore lui !). Pour faire simple, quand on voit 40, puis 65, puis 82, puis 97, on sait que c’est le moment : la première poussée arrive quand la contraction est à son paroxysme (entre 100 et 130) et les deux suivantes lui emboîtent le pas, le temps de reprendre du souffle. L’exercice commence.

Les cheveux du bébé faisant apparemment leur apparition, la tête se fait allègrement savonner pour faciliter le passage et économiser les efforts.

Entre deux pressions du brumisateur (pour ma femme,  hein !), je me demande par quel miracle je suis toujours sur mes jambes. Pas grand adepte des milieux médicaux, réfractaire à l’idée de consommer toute ration alimentaire provenant d’un hôpital, fut-ce un yaourt, commençant à tourner de l’œil sensible à l’idée d’une opération ou d’une souffrance intense non-fictive, je redoutais d’assister à l’accouchement ; par ailleurs, il était pour moi hors de question de couper le cordon ombilical, ce qui m’aurait assurément coûté le sacrifice de la dignité et peut-être une arcade sourcillière. Mais, dans le feu de l’action, on se découvre parfois et j’étais bien trop concentré et appliqué à aider ma femme à s’enrouler sur son ventre pendant ses poussées, à l’encourager et à la rafraîchir à la fin de chaque round pour avoir le temps de somatiser mon stress. Et après tout, c’est elle qui faisait le plus dur. smile

La sage-femme saute sur place et pousse des petits cris d’encouragement pour maintenir les efforts de la future maman, et l’on arrive bientôt au terme d’une épreuve d’environ une demi-heure… 🏁

23h46 : a star is born ! heart

Ça y est, le moment tant attendu (et un peu redouté, c’est nouveau !) est arrivé, le bébé est dans les mains de la sage-femme, on entend à peine le son de sa voix. Le corps médical la frotte un peu, clampe le cordon et m’invite à couper. Je réponds par un franc « hein ? euh… ben… euh…        …allez ! » et je le fais bigsmile Finalement, je suis content de l’avoir fait, ce n’était pas si terrible que ça ! ✂

Mais surtout, on a du mal à s’y faire : elle est là ! Louise est là ! Nous sommes trois, pour de vrai ! smile L’auxiliaire de puériculture tend Louise à sa maman qui l’attrape et la pose sur elle : elle en est déjà raide dingue !

Elle a vraiment le visage que l’on avait pu observer sur les échographies 4D, ce qui nous impressionne. En une demie-heure à peine, pendant les premiers tests (réflexes de survie), ses traits se sont déjà affinés pour dessiner un petit visage d’ange, tout serein. On nous la récupère ensuite pour la nettoyer rapidement et procéder aux premiers examens, puis vient enfin le moment de l’habiller pour la première fois :

Vidéo n°1 :

 

Vidéo n°2 :

 

Vidéo n°3 :

 


Les premières photos

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